Le mardi 12 octobre, une réunion importante s’est tenue au ministère de l’Environnement sénégalais, marquant le lancement officiel du projet FASEP (Fonds d’Études et d’Aide au Secteur Privé) porté par Be Energy – Regen System au Sénégal.
Quels sont les objectifs du projet FASEP ?
Ce programme, d’une durée de 18 mois, vise à structurer une filière dédiée à la régénération des batteries de véhicules et des huiles moteur, reposant sur un réseau de centres de collecte répartis sur le territoire sénégalais.
La mise en œuvre de ces infrastructures se fera en partenariat étroit avec le ministère de l’Environnement, la Direction de l’Environnement et des Établissements Classés (DEEC), ainsi que le Centre Régional des Conventions de Bâle et de Stockholm (CRCBS).
Un module de démonstration technologique mobile, centré sur les solutions Be Energy, sera conçu pour illustrer concrètement le processus de régénération. Ce démonstrateur itinérant sillonnera plusieurs localités afin de sensibiliser les populations – professionnels comme étudiants – à l’intérêt écologique et économique de la régénération.
Ces actions ont aussi pour but de favoriser l’émergence de nouveaux centres de collecte portés par des acteurs locaux, essentiels à la réussite de cette future filière.
Les impacts environnementaux et économiques attendus
Le projet FASEP ambitionne une réduction significative des déchets dangereux liés aux batteries et aux huiles usagées. Aujourd’hui, près de la moitié des batteries au plomb sont recyclées artisanalement, dans des conditions dangereuses pouvant provoquer des intoxications sévères, comme l’a tragiquement illustré le drame de Thiaroye-sur-Mer en 2008.
Côté huiles, la situation est également préoccupante. À peine 25 % des huiles usagées sont récupérées par la SRH (Société de Régénération des Huiles), alors qu’un seul litre d’huile peut polluer jusqu’à 10 000 m² de ressources en eau.
Outre ses bénéfices environnementaux, la filière créera des emplois locaux, tant dans les centres de collecte que dans les unités de régénération, s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire.
- Elle offre une alternative abordable pour les consommateurs, sachant qu’une batterie neuve coûte souvent l’équivalent d’un mois de salaire au Sénégal (environ 100€).
- Elle permet de réduire la dépendance du pays aux importations de batteries et d’huiles, tout en sécurisant les approvisionnements.
Dans un contexte post-crise marqué par une flambée des prix des matières premières et un triplement des coûts logistiques, la régénération devient une solution stratégique pour préserver le pouvoir d’achat et renforcer la souveraineté industrielle.
Le Club FASEP
Plusieurs entreprises françaises spécialisées dans les technologies de régénération ou le traitement des déchets dangereux sont partenaires du projet FASEP. Ce partenariat leur ouvre des perspectives de développement à l’international, d’abord au Sénégal, puis dans d’autres pays en développement.
Le projet se distingue par sa capacité à être reproduit à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest. Be Energy a donc initié la création du Club FASEP, rassemblant ces entreprises autour d’une dynamique collaborative pour assurer un suivi régulier et partagé du projet.
Les prochaines étapes du projet
Thomas Charoy, ingénieur diplômé de Centrale Paris et docteur en physique, a été envoyé au Sénégal dans le cadre d’un VIE (Volontariat International en Entreprise) pour piloter localement la mise en œuvre du projet.
En lien étroit avec le ministère de l’Environnement, la DEEC et le CRCBS, sa mission consiste à cartographier les acteurs de la filière actuelle (producteurs, collecteurs, utilisateurs de batteries et d’huiles) et à identifier les futurs partenaires de la filière régénération.
Parallèlement, les équipes Be Energy poursuivent le développement du démonstrateur, avec pour objectif d’adapter les technologies de régénération aux conditions climatiques du Sénégal et d’assurer leur robustesse en environnement tropical.